Faux maîtres
et disciples déséquilibrés
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Jean-Paul -:- faux maîtres et disciples déséquilibrés -:- Sam, Janv 06, 2001 à 14:45:55 (GMT)

__ Frédéric -:- Les liaisons dangereuses -:- Sam, Janv 06, 2001 à 23:12:18 (GMT)

__ __ Jean-paul -:- Les liaisons dangereuses -:- Dim, Janv 07, 2001 à 21:54:31 (GMT)

Date: Sam, Janv 06, 2001 à 14:45:55 (GMT)
De: Jean-Paul
Email: jfagnaux@hotmail.com
Pour: tous
Sujet: faux maîtres et disciples déséquilibrés
Message:

Extraits de Manon Arcand, psychothérapeute pratiquant la méditation.
Caractéristiques d’un faux maître :
- Il est très séducteur : il cherche à nous plaire, à se faire aimer de nous ;
- Il ment, il falsifie les informations qui ne correspondent pas à sa vision des choses ;
- Il survalorise beaucoup ses disciples : avec lui, on se sent quelqu’un de spécial, d’à part, un élu même ;
- Il tente avec plus ou moins d’insistance de nous amener à épouser Sa vision des choses ; si nous hésitons à le faire, il nous flattera davantage tout en nous manipulant et nous dévalorisant subtilement : nous nous sentirons alors confus face à nous-mêmes, craintif face à son pouvoir, nous nous mésestimerons, nous nous sentirons incompétents ou ignorants ou niais ;
- Il alimente en nous une peur irrationnelle et incontrôlable afin de nous rendre complètements indépendants de lui ;
- Si nous sommes en désaccord avec lui, il renforce la manipulation et la dévalorisation ; il tente même de nous intimider en nous faisant croire que nous perdrons ce à quoi nous tenons le plus (notre famille, son amour ou l’amour du groupe, notre salut, etc.) si nous ne nous soumettons pas aux règles qu’il veut nous inculquer ;
- Il alimente en nous, par son discours subtilement élaboré, une vision dualiste et paranoïaque de la réalité : nous devenons confus et nous nous sentons alors contraints d’épouser sa vision de la réalité ;
- Il a toujours un argument massue pour faire taire nos doutes et nos hésitations ; il a toujours toutes les réponses logiques ; il est convaincu et sait nous convaincre qu’il sait mieux que nous ce qui est bon pour nous ;
- Il satisfait notre besoin de sécurité affective tant que et seulement si nous pensons comme lui ; si nous ne le suivons pas docilement, il nous répudie en laissant entendre plus ou moins clairement que nous faisons fausse route, que nous allons nous perdre ou encore que nous allons récolter toutes sortes de malheurs ;
- Il aime conditionnellement : il pose des conditions ou des limites à son amour et fait preuve d’intolérance dans ses paroles ou ses gestes ; cet amour conditionnel se juge à ses actes, et aux effets néfastes qu’il entraîne dans le coeur ou sur le comportement des gens et non à son discours qui peut sembler « parfait » ;
- Il exige (implicitement ou explicitement) que ses disciples s’abandonnent sans réserve à lui, qu’ils lui vouent une confiance totale et aveugle, qu’ils ne manifestent aucun esprit critique ;
- Il cherche surtout à influencer par la « pensée du groupe » qui est un de ses atouts privilégiés ;
- Il aime être adulé comme une vedette ; il aime le pouvoir et le recherche, même s’il prêche l’humilité ;
- Il aime la richesse, il est attaché aux biens matériels et en profite aisément ;
- Il prétend, avec une insistance parfois gênante, qu’il est un représentant du divin, un élu de Dieu.

Caractéristiques des personnes disciples du faux maître :
- qui sont dépendantes sur le plan affectif, qui ont peu confiance en elles mêmes ; ces personnes ont, souvent inconsciemment, besoin d’être prises en charge, d’être sécurisées ou d’être valorisées par quelqu’un d’autre ;
- qui ne respectent pas leurs besoins, leurs intérêts, leurs sentiments et leurs intuitions ;
- qui souffrent d’angoisse existentielle, qui cherchent des réponses simples et sans équivoque aux questions complexes de l’existence, des réponses absolues et sécurisantes en ce qui concerne le sens de la vie et leur place dans la vie ;
- qui traversent une période de vulnérabilité psychologique, spirituelle ou autre ;
- qui éprouvent un grand besoin d’appartenance à un groupe pour y découvrir leur identité ou un sens à leur existence ;
- qui se connaissent peu et qui manquent de sens critique ; ces personnes ont beaucoup de difficulté à juger de ce qui est bon ou mauvais pour elles mêmes et sont de ce fait très vulnérables aux influences extérieures ;
- qui se sentent incapables de satisfaire leurs besoins affectifs et relationnels ; ces personnes se sentent isolées psychologiquement, vivent un grand vide affectif et croient que l’adhésion à un groupe pourra le combler ou les aider à le supporter ;
- qui cherchent à fuir la souffrance et les émotions pénibles (peine, colère, impuissance, etc.) liées à l’insatisfaction de leurs besoins ; plutôt que d’accepter cette souffrance et d’en utiliser l’énergie pour améliorer leur condition, elles s’en remettent au maître qui semble posséder la solution magique ;
- qui acceptent de suivre aveuglément les enseignements d’une personne qui fait preuve d’un amour conditionnel envers elles, d’autres êtres humains ou quelque forme de vie que ce soit.

Voilà, je tape plus vite que mon ombre, cela m'a pris peu de temps.

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Date: Sam, Janv 06, 2001 à 23:12:18 (GMT)
De: Frédéric
Email: Aucun
Pour: Jean-Paul
Sujet: Les liaisons dangereuses
Message:

« Il s’agit de faire apparaître les pratiques discursives dans leur complexité et dans leur épaisseur ; montrer que parler, c’est faire quelque chose ; autre chose qu’exprimer ce qu’on pense »
Michel Foucault

Bruxelles décembre 1989
Je me remémore l’instant où le gourou pénètre furtivement sur la scène, s’enfonce dans le fauteuil, ajuste sa cravate et le micro, balaye du regard l’ensemble de la salle, croise ses chevilles et introduit…

Que pouvait-il se passer derrière les rideaux ? Croisait-il les doigts, frappait-il rituellement dans les mains des techniciens comme la télévision le montre au Zenith ou à Bercy ? Avait-il peur ? Le trac accompagne toujours les gens de spectacle. Avait-il vraiment le désir de parler ce jour là ? Avait-il vraiment quelque chose à dire ?

Paris décembre 2000
Je suis en face d’elle, le café est bondé, nous avions rendez-vous, j’ai prévu de la séduire…
Je n’ai pas peur. A l’entame, le sentier est balisé, j’en ai le schéma. Elle aime m’entendre mais sûrement pas plus que moi.
Elle est belle. Si je n’arrive pas à mes fins, je suis près à danser sur le comptoir !

Frédéric

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Date: Dim, Janv 07, 2001 à 21:54:31 (GMT)
De: Jean-paul
Email: Aucun
Pour: Frédéric
Sujet: Les liaisons dangereuses
Message:

Maharaji a aussi dansé sur les comptoirs, provoquant l'hystérie chez les dévotes en plein fantasme devant un mec se prenant pour le seigneur de l'univers. Le timing était bien huilé pour exciter un archétype inconscient de ces dames.
Quand Johnny lâche, y a t' il quelqu'un qui m'aime dans cette salle, même phénomène. Les deux touchent un désir qui ne demande qu'à jaillir. Quand Eric Cantonna, d'une volée magistrale, envoie le cuir dans le petit trou laissé libre, puis exulte le regard fier, sombre et terriblement entier, ce sont tous les fans de Manchester qui atteignent une sorte d'orgasme. Bon , je préfère de loin Cantonna aux deux autres. Je l'ai vu hier dans tout le monde en parle, il m'a bien fait rigoler et m'a ému. La petite blonde à ses côtés n'en pouvait plus.
Dis Frédérique, ça a marché?

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