Index des Origines Indiennes | Satsangs Récents en Inde

 



La Grâce et la Gratitude

Maharaji, Shri Sant Yogashram, New Delhi
Fêtes de Vaishakhi
13 Avril 1992
(Conférence Publique)

 


Maharaji a prononcé le satsang qui suit devant environ 30.000 disciples Indiens et 2.000 disciples occidentaux venus spécialement pour cette occasion. Maharaji a fait son discours en Hindi, lors d'un 'programme public', simultanément traduit en une douzaines d'autres langues, y compris l'Anglais, l'Espagnol, l'Italien, le Français et l'Allemand.
(VO en anglais)

Il semble vraiment qu'il y a en l'homme une réserve de chagrin et de tristesse. A quel point il ressent les malaises et la souffrance dans sa vie ! D'un autre côté, il y a tous ses problèmes, toutes ses raisons, tout son monde rempli de bonnes et de mauvaises choses, et tout ce qui lui vient à l'esprit, dans la tristesse comme dans le bonheur, et qui est porté comme une charge sur ses épaules. Il n'y a vraiment rien qu'il ne puisse trouver dans ce monde. Et pourtant, à cause des ténèbres de l'ignorance, à cause de l'inconscience, il erre sans but. Qu'est-ce que l'ignorance ? Sa plus grande ignorance, c'est qu'il n'est pas conscient de cette belle chose qui a été mise en lui par le Créateur ! Son ignorance, c'est que lorsque vient le moment où n'importe quoi devient cause de souffrance, il oublie qu'en réalité son Créateur, cette force, cette grâce est toujours là en lui, comme d'habitude.

Le petit monde de l'homme

Une fois, j'étais en train de faire un film vidéo, et je lisais quelques lignes d'un livre volumineux à propos de cette vidéo. Il y avait une citation de la Gîta dans ce livre, dans laquelle le Seigneur Krishna dit à Arjuna - et je pense que cela s'applique à chaque être humain. Il disait: "Quelle que soit la profondeur de ta tristesse et de ton ignorance, quelles que soient les ténèbres qui assombrissent ta vie, je ne t'abandonnerai jamais." A la lecture de ceci, qu'en dépit de la profondeur des ténèbres qui assiègent l'être humain, de l'inquiétude et de la nervosité qu'il peut y avoir en lui, la grâce sans fonds du Créateur, de ce Seigneur Miséricordieux ne l'abandonne jamais, je réalise que c'est la première chose que nous oublions habituellement quand nous nous plongeons dans nos poursuites mondaines. Oppressés par nos souffrances, nous ne nous souvenons pas de toutes les grâces qui nous ont été accordées ! L'homme fait son propre monde grâce à ses ambitions, ses pensées et son imagination. Mais si quelqu'un essaie de construire une maison avec le sable de la plage, quelle en est l'utilité ? Les vagues de la mer vont venir la détruire en quelques instants. C'est la nature de la mer. Shakespeare aussi a dit "Cette vie humaine est comme une roue, le bonheur et la tristesse y viennent à leur tour, l'un après l'autre, à leur tour. Ils vont et viennent, consécutivement. Cette roue tourne." Nous sommes tous sur le cycle de cette roue. Personne ne peut y échapper. Et quand vient la tristesse, nous oublions totalement que le Créateur nous a donné ce corps humain, cette vie, tout. Combien de grâce Il nous a accordé ! Et nous ignorons jusqu'à cette grâce suprême qu'il nous a accordée par quelqu'un - notre maître Vivant - qui nous a montré le véritable chemin - la Connaissance. Voilà ce qu'on appelle le 'sauvetage'. Comme il a été dit:
"J'étais emporté par la marée de la société et des Ecritures.
Mais le Satguru est venu me sauver, en me donnant la lampe de la Connaissance."

Car les ténèbres sont partout - les ténèbres profondes qui éclipsent le monde que l'homme a créé pour lui-même. Je ne parle pas de ce monde, mais du monde imaginaire créé par l'homme. Chaque être humain a son propre monde, et il a tout créé dans ce monde; il s'est construit une maison dans son imagination, et il y a fait toute sorte d'aménagements à son intention, tout comme un enfant qui fait une petite maison de sable sur la plage. Après l'avoir finie, il en est très fier. Il semble qu'il ait tout oublié en la construisant. Pendant qu'il joue, il n'est pas conscient de ce qui l'entoure, il continue à creuser et à entasser le sable. Il se construit sa petite maison. Et il en est très fier. Si quelqu'un vient le voir, il dit, "Regarde ma belle maison ! Comme elle est belle ! C'est moi qui l'ai faite." Il appelle ses parents, et il leur dit, "Regardez ce que j'ai fait !" Et dans ce jeu, il fait de son mieux, il fait beaucoup d'efforts. Sa maison va s'effondrer plusieurs fois. Il la reconstruira. Il prend de l'eau qu'il mélange au sable, et il reconstruit sa maison. Quand la maison est prête, il la regarde avec une grande fierté. Mais comment pourrait-il savoir que lorsqu'il s'endormira ou qu'il partira, les vagues de la mer vont revenir. Et lorsqu'elles viendront, elles vont la balayer, la transformer en sable, et il n'en restera rien.

Voilà pourquoi c'est appelé Maya (illusion). Ce monde est appelé 'Maya'. Pourquoi ? Parce que de toutes les choses de ce monde -- vraiment, rien n'est réel. Au commencement, au début, il semble que ca va vous donner du bonheur. Mais chacun m'accordera que la chose qui était censée vous donner le bonheur se révélera être le poison de votre existence. Car c'est la nature des choses de ce monde. C'est inhérent à leur nature. Que peut-on y faire ? C'est naturel ... C'est pourquoi on l'appelle Maya. Il semble que ce soit là pour vous procurer le bonheur, vous vous y attachez, mais il est certain que cette même chose vous procurera de la tristesse un jour ou l'autre ! Tout ce jardin de frustration, de ténèbres et d'ignorance a été semé par l'homme à sa propre intention. Il l'a semé de ses propres mains. Personne ne l'a fait pour lui. Parce que s'il y aspire, et s'il le désire du fond de son cœur, il pourra obtenir cette chose - la Connaissance - dans sa vie, et il pourra trouver un tel donneur - le Maître - qui pourra remplacer ses frustrations par l'espoir, et les ténèbres par la lumière. Comme il a été dit:

"J'étais à la dérive ..."

Où est-ce que je dérivais ? Tout ce monde, cette 'Maya', a été décrit comme une rivière - et je dérivais dans cette rivière de Maya:

"J'étais emporté par la marée de la société et des Ecritures."

J'étais pris par toutes les choses de ce monde. Parce que vous pouvez constater qu'aujourd'hui, les gens se soucient surtout de l'opinion des autres, partout dans ce monde. Chacun parle des autres, "Oh, qu'est-ce que les autres vont dire de moi ? Que vont-ils penser de moi ?" Quoique l'homme fasse, il le fait après avoir soigneusement considéré ce que les autres vont penser de lui - les vêtements qu'il porte, le travail qu'il fait, sa famille, l'endroit où il vit, ce qu'il fait, ce qu'il ne fait pas, de quoi il a l'air, s'il a l'air gai ou pas - parmi tous ses repères, il a toujours ce virus dans son esprit, "Oh, que vont penser les gens ? Si j'ai tel vêtement, et s'ils me voient avec ca, qu'est-ce que les gens vont penser de moi ? Oh, je porte ces vêtements sales, si une de mes relations me voit avec ca, qu'est-ce qu'on va penser ? Il faut que je m'habille bien." Quels sont les critères pour mon travail et pour ma famille - vraiment, derrière toutes ces choses, il y a ce virus de la société: "Que vont dire les gens ?" En plus de cette inhibition, il y a toutes ces distinctions parmi les gens, l'envie, la haine et la jalousie, qui exercent une influence défavorable sur les êtres humains, et qui sont présentes à cause de la société. Chacun sait qu'il ne devrait pas être jaloux. Nous savons tous que nous devrions éviter la colère et la jalousie, mais l'homme continue à en être victime. Et il en est lui-même la cause. Par ses propres actions. Ce ne sont pas les actes d'un autre. Il est lui-même responsable de ses propres choix. Il peut toujours prier Dieu, "Oh mon Dieu, s'il te plaît sauves-moi de cette calamité," qui est responsable de cette calamité qui vous assiège ? Qui en a semé les graines ? Ni votre père, ni votre grand-père, personne d'autre ne l'a fait. Ces graines ont été semées par vous-mêmes - chacune d'entre-elles.

Si vous dites ce genre de chose à n'importe qui, il ne l'acceptera pas facilement. Parce que personne ne veut accepter le fait qu'en réalité on crée tous nos ennuis et tous nos problèmes. "Oh, mais comment est-il possible que tous ces problèmes soient mes propres créations ?" Si vous ne les avez pas semés, qui d'autre l'a fait ? Les gens accusent Dieu, le Créateur, "Oh, qu'as-tu fais ?" Le Créateur nous a donné ces mains, cet intellect, ces yeux, et si une personne munie de ces yeux marche en aveugle - après les avoir fermés, que peut faire le Créateur ? Il vous a donné l'instinct et la méthode pour ouvrir ou fermer vos yeux, mais quelle méthode suivons-nous ? Comme il a été dit:

"Ce monde est aveugle ..."

Voilà ce qu'il nous faut comprendre. Les saints n'ont pas parlé d'une chose ordinaire. Certains supposent, "Bon, les saints ont dit ceci parce qu'ils pensaient que le monde est aveugle, mais ca n'est pas vrai." Il a été dit dans un chant:

"Comment un aveugle peut-il guider un autre aveugle ?"

C'est le chant que nous venons juste d'entendre -

"Mon Maître m'a enseigné le courtage des pierres précieuses..."

Et il y a un verset de ce chant:

"Comment un aveugle peut-il guider un autre aveugle ?"

Il s'agit d'un syndrome unique qui prévaut dans ce monde, les aveugles suivent généralement et collent aux autres aveugles. C'est pourquoi ils se noient mutuellement. Si un aveugle marche avec un autre aveugle, lequel des deux trouvera le chemin ? Hé, il faut au moins une personne ayant des yeux et qui puisse voir ! Réfléchissez un peu -- comment un aveugle reconnaît-il les autres aveugles ? Voilà le problème de l'aveugle. Il ne peut pas voir si un autre a des yeux. Celui qui a des yeux peut le voir, "C'est aveugle, c'est aveugle, c'est aveugle, et c'est aveugle." Mais il y a une telle sur-abondance d'aveugles dans ce monde, que si quelqu'un va chercher un guide, il trouvera généralement un aveugle. Il n'a pas besoin d'une personne avec des yeux, parce qu'elle lui dirait instantanément, "Oh, vous êtes aveugle." Et ca lui ferait mal, ca blesserait son ego. Il n'aimerait pas.

Il y a des gens très instruits. Une personne est instruite si elle comprend vraiment un tas de choses. On la considère comme 'instruite'. Il est convenable qu'elle soit sensible et sage. Mais de nos jours les personnes instruites sont pire que des aveugles. Il y a ce genre de personne instruite qui obtient un diplôme, se fait prendre en photo, et accroche ca fièrement chez elle. Elle montre son certificat à ses amis. "Regardez, j'ai réussi l'examen et maintenant j'ai un diplôme." Si vous essayez de lui parler, c'est impossible. Personne n'ose plus lui parler. Il est tellement gonflé d'orgueil qu'il pense tout savoir. Rien ne lui est inconnu. Parce qu'il a obtenu un diplôme ! Il est très éduqué, donc il comprend tout. Mais il y a des gens comme Einstein qui a dit -- "Plus vous apprenez, plus vous faites de recherches, plus vous faites de découvertes, plus vous vous rendez compte que vous savez peu de choses." Il y a donc des personnes comme lui, qui ont l'esprit ouvert, et qui pensent qu'il y a plus à apprendre. Oui, il y a encore des choses à apprendre. Peut-être y a-t-il d'autres sortes d'yeux, peut-être est-ce juste une possibilité. C'est pour cela que quelqu'un a dit:

"Ce monde est aveugle."

Peut-être est-ce vrai. Peut-être est-il correct de dire que ce monde est aveugle. Mais il y a ces gens instruits qui disent, "En fait, ca a été écrit un peu vite. Vous et moi le savons très bien, comment ce monde pourrait-il être aveugle ?" Il y a des gens qui se sentent très fiers - de tout ce que l'homme a réalisé, de tout ce qu'il a créé, de tout ce qu'il a inventé, et de tout ce qu'il a fait dans ce monde. Les êtres humains décrivent ce qu'ils ont fait avec fierté: "Regardez, nous avons bâti ceci. Le courant électrique est disponible partout. Voilà la lumière. Voilà un microphone. Regardez, on a fait un ventilateur. C'est nous qui avons fait tout ca. C'est l'être humain qui a façonné ce miracle."

Ce mental capricieux !

En parlant une fois à quelqu'un, je lui demandais, "Nommez-moi simplement une chose que la société a donné à l'homme, et pour laquelle il n'est pas prêt à se couper la gorge, pour laquelle il n'est prêt à mourir, pour laquelle il n'est prêt à tuer les autres, et pour laquelle il est même prêt à détruire sa propre vie ?" Vraiment, il survit pour la société, il meurt pour elle, et il s'en soucie sans cesse ... En réalité, il devrait se soucier seulement d'une autre chose, comme il a été dit:

"Un dévot ne se soucie de rien, sauf de l'expérience de la Connaissance."

Mais de quoi se soucie-t-il ? "Qu'en dirait le monde ?" J'ai dit, "Qu'est-ce que cette société a donné à l'homme ?" Il m'a répondu, "Dites-donc, comment pouvez-vous parler ainsi ?" Il a ajouté, "Ecoutez. Vous aimez les montres ?" J'ai dit, "Oui." Il a dit, ""Ces montres ont été faites par la société." J'ai dit d'accord. Nous tenons pour acquis que la société a fait les montres. Mais est-ce qu'elle a stipulé la raison pour laquelle il faut les utiliser ou les porter ? C'est un peu comme si on disait, "On devrait exiger une sorte de sandales particulières pour se déplacer dans cet ashram." Est-ce que vous comprenez ? Si cette idée de porter des sandales spéciales pour marcher dans l'ashram plaisait à Deepak ou à Ved Prakash, et s'ils établissaient cette règle qu'il faut porter une sorte de sandales spéciales dans l'ashram, et qu'ils ouvraient un magasin pour vendre ces Chappals. Comment qualifierait-on cette règle ? Il fait lui-même cette règle selon laquelle il faut une sorte de sandales particulières, et il ouvre lui-même un magasin pour les vendre. La société a fait la même chose. La société a rendu obligatoire pour chacun dans ce monde d'être comme ceci, de faire ceci, de faire cela, et de vivre ainsi. C'est la société qui a fait toutes ces règles. Ces règles ne sont pas écrites dans un livre, ce sont les règles même de la société. Et ces règles sont très rigides. Oh bien sûr vous pouvez sans doute discuter avec un policier, mais il n'y a pas de représentant officiel de la société avec lequel vous pourrez discuter ou expliquer votre point de vue. Qui est le policier de la société ? Il y a une personne pour faire appliquer la loi, mais il n'y a pas de roi que l'on puisse approcher dans la société. Cette société hante nos esprits comme un fantôme.

Ce que je veux dire, c'est que toute personne ayant un œil ouvert peut comprendre que ce monde est vraiment aveugle. Chaque chose dont l'homme est fier, qu'il a créée ou construite, se trouve être la cause de sa chute. Il y eut un temps où les hommes se déplaçaient à cheval. Je donne cet exemple dans les autres pays. Et il y eut un temps où il se déplaçait à pieds. Quand on se déplaçait à pieds, quelqu'un a eu une idée, "Voyons, ce cheval est plus rapide, on devrait se déplacer à cheval; alors on ira à la même vitesse que le cheval." L'homme a donc commencé à élever des chevaux, et il a commencé à se déplacer à cheval. Puis quelqu'un d'autre a eu cette idée, "Eh, pourquoi chevaucher, faisons des chariots." On a donc construit des chariots, pour les faire tirer par des chevaux. Les gens sont assis dans les chariots, et voyagent ainsi. Certains vont dans une direction, d'autres vont dans une autre direction. Comme il a été dit:

"Ce mental va capricieusement dans toutes les directions."


Voilà les caractéristiques du mental. Quoi qu'il imagine, l'homme essaie de le réaliser. Et dès que ce rêve est accompli, à cause de sa propre nature, le mental crée un nouveau rêve. Puis il lui donne une idée, "Maintenant, il te faut aussi ceci." Et à l'instant où ceci est accompli, que fait le mental ? Il en sort encore une - un peu plus grosse, un peu plus grande que la précédente. Et il continue ce jeu avec l'homme. Tout comme le cheval qui tire un tonga. On lui met des œillères pour qu'il ne voie pas à droite et à gauche, qu'il ne voie que devant lui. Le mental fait de même avec l'homme. Il le manipule de telle sorte qu'il ne puisse ni regarder dans cette direction-ci, ni dans cette direction-là, mais qu'il ne voie que dans la direction qu'il souhaite. C'est tout. Et l'homme ne fait que satisfaire les idées et les ambitions du mental, car -

"Ce mental va capricieusement dans toutes les directions."

Qu'est-il arrivé à l'homme ? Une nouvelle idée a surgi dans l'esprit de quelqu'un, "Maintenant, faisons un chariot sans cheval." Et l'homme s'est donc occupé à faire un chariot qui puisse avancer sans cheval. A vrai dire, dans ces autres pays, quand les gens ont commencé à faire de la publicité pour des 'attelages sans chevaux', ils se disaient aussi, "Qui va acheter un tel attelage ? Qui va acheter un attelage sans chevaux ?" Ceux qui le pensaient avaient tort. On peut aussi dire qu'ils étaient sensibles, dans un sens. Petit à petit et progressivement, comme l'homme qui a pensé au cheval, et comme celui qui a pensé au chariot, un autre a réussi à inventer ce véhicule à moteur qui fonctionne sans cheval. Mais il n'est pas inactif pour autant. Tant d'années ont passé, et il s'efforce toujours de faire des voitures encore meilleures. Et il est arrivé un moment où l'homme a désiré voler comme un oiseau. Il s'est dit que s'il volait comme un oiseau, il lui faudrait très peu de temps pour aller d'un endroit à un autre. Et je vous rappelle à nouveau le verset de ce chant:

"Ce mental va capricieusement dans toutes les directions."

Voilà la tendance de l'esprit, du mental. Et finalement l'homme a aussi réussi à fabriquer un avion. Au début, l'avion avait un moteur à pistons, comme les voitures. Et une hélice lui était assujettie. Parfois ca marchait, parfois ca ne marchait pas. Les gens ne comprenaient même pas l'utilité de l'avion.

On a commencé à transporter le courrier d'un endroit à un autre. Puis, petit à petit, des grands avions ont été progressivement fabriqués. On a fait des avions d'une taille inimaginable. Et l'homme a encore l'ambition d'en faire de plus gigantesques. Il est occupé à faire des avions deux fois plus grands que ceux qu'il y a actuellement. Un autre caprice de l'esprit humain. Quel est ce caprice ? Essayez simplement de comprendre les faits. Où était-il censé aller au départ ? A l'endroit où il pouvait se rendre facilement à pieds. C'était sa destination. Il n'avait aucune ambition d'aller au delà. On allait rendre visite à sa famille, ou dans un autre lieu où on avait un magasin. C'est tout. Et on en était pleinement satisfait. Après cela, l'homme a attrapé un cheval, et il l'a chevauché jusqu'au point où il les a portés, lui et son mental. Puis il a fait le chariot, et son mental l'a emmené encore plus vite à la recherche d'un nouveau boulevard. Puis il a fait l'avion, et son mental l'a fait courir encore plus vite dans toutes les directions.

Quelle que soit la personne qui a dit ceci, elle n'a peut-être pas été consciente du fait que ca se passerait exactement comme elle l'avait prédit. Mais il a bien dit -

"Ce mental va capricieusement dans toutes les directions."

Quelle sorte de caprice l'a éperonné ? Il faut maintenant que cet homme atteigne la lune. Et qu'aura-t-il accompli là-bas ? Est-ce qu'il a un oncle, un frère ou de la famille qui vit là-bas ? Après tout, qui est-ce qui vit là-bas et qu'il aimerait rencontrer ? Qu'y réaliserait-il ? Rien du tout.

En réalité, l'homme n'a rien trouvé lorsqu'il y a été. Parce qu'il n'y a rien qui en vaille la peine. Certains disent, "Il y a du lait. Il y a du fromage." Il n'y a que du sable et des pierres. Rien d'autre. Mais il y a des personnes comme ce Jaat (un clan de fermiers en Inde). Il y a une histoire à ce propos. Quand il a entendu qu'ils étaient allés sur la lune, il a dit, "Bon, des gens commencent à aller sur la lune. Ils vont donc y emporter aussi leurs armées. Et lorsqu'il y aura une guerre, il y en a qui seront tués, et ils tomberont sur terre, sur nos têtes !" Voilà ce qu'il comprenait. Mais l'homme n'a rien trouvé une fois là-bas. Alors quel est la sorte de caprice qui le pousse ? Il faut aller encore plus loin. Pensez-vous que ce mental s'arrêtera à un endroit donné ? Jamais. C'est une histoire sans fin. Regardez, qu'est-il arrivé à l'homme ? Il a fait une voiture. Après l'avoir faite, il a du construire des routes pour ces voitures. Après, encore plus de voitures furent faites, et des routes plus grandes et plus larges durent être construites. En Amérique et dans beaucoup de pays, il y a des routes très larges, avec six voies, trois dans un sens, et trois dans l'autre. Et il y a même des routes à quatre voies pour la circulation dans chaque sens. Et il n'y a aucun feux tricolores aux carrefours. On appelle cela des "autoroutes", elles sont longues de centaines de kilomètres.

Que s'est-il passé ? Ces routes modernes ont été construites. On a également fait des voitures modernes qui apportent toutes sortes de commodités à l'homme. S'il veut écouter de la musique, il y a la radio; il y a aussi la télévision s'il veut la regarder. Il y a aussi une réserve de téléphones dans cette voiture. Il peut appeler n'importe qui à partir de cette voiture. Et il y a l'air conditionné, le chauffage, il y a tout dans cette voiture. Pourquoi a-t-il fait cette voiture ? Pourquoi ?  Pour se déplacer plus vite qu'un cheval. Et que se passe-t-il aujourd'hui ?  On peut aller plus vite à cheval qu'avec cette voiture, sur cette même autoroute ! Il y a tant de gens qui ont ces voitures, qu'il y a toujours des embouteillages sur la route. Cette voiture qui est supposée rouler à 90 ou 100 km/h se déplace à peine à 4 km/h. On va plus vite à pieds qu'en voiture. Je vois souvent des gens. Quelqu'un marche à pieds. Un vieil homme fait du jogging sur la route. Parce que c'est l'heure de sa gymnastique matinale. Et il va bien plus loin que la voiture. La voiture est immobilisée. Et il a couvert une grande distance à pieds. Ca me fait rire. Pourquoi ? Parce que c'est ce que le mental fait sans cesse. Et l'homme ne sait pas que son mental l'a transformé en un chien qui tourne en ronds, à la poursuite de sa propre queue. Lorsque je dis ceci, les gens commencent à discuter: "Mais s'il n'y avait pas d'électricité, comment auriez-vous fait ce programme ?" Je leur dis, "Oh, je l'aurais fort bien fait, très agréablement, car j'aurais pu le faire pendant la journée. Suis-je obligé de le faire le soir ?" C'est très simple. Les gens disent, "Si l'électricité n'avait pas été inventée par l'homme, vous n'auriez jamais pu utiliser ce micro. Et vous n'auriez jamais pu parler à autant de monde." J'aurais pu parler aux gens par petits groupes - moins de personnes à la fois. Je peux aussi parler à tant de monde. Qu'est-ce que ca change pour moi ? Les gens ne comprennent pas la réalité, ils ne font que conjecturer: "Parce que ceci c'est produit, c'était comme cela hier, voilà pourquoi ca c'est passé maintenant comme cela."

La grâce et la gratitude

Les gens pensent qu'aujourd'hui, avec tous les gadgets et la technologie modernes, nous devrions être heureux. Nous devrions avoir la paix dans nos cœurs. Dites moi, est-elle présente ? Où est la paix du cœur de l'homme ? Où est cette satisfaction, ce contentement, dans son cœur ? Voilà pourquoi l'homme est à la dérive, il a perdu ses repères.

Je vais vous donner l'exemple de deux personnes. Elles sont perdues quelque part. Dites-moi simplement quelle est celle qui est dans la pire situation. Voici cet homme qui est perdu, mais il sait qu'il est perdu. Et voilà cette autre personne qui est aussi perdue, mais elle ne le sait pas. Quelle est la plus précaire des deux situations ?  Cette personne qui est perdue et qui le sait peut au moins essayer de retrouver la bonne piste. Mais celle qui continue d'un air suffisant, sans savoir qu'elle est en réalité perdue, elle finira par être confrontée à beaucoup d'ennuis au bout d'un certain temps. Parce que tant qu'elle continuera sans soupçonner qu'elle est perdue, plus elle va dévier de sa destination, et elle devra parcourir autant de distance supplémentaire pour atteindre son but. Et il est aussi possible qu'elle s'en éloigne tellement qu'elle ne puisse jamais retourner à sa destination. La première peut s'arrêter quelque part et y rester, mais la seconde est partie pour une mauvaise destination. Je veux simplement vous faire comprendre que les gens dérivent dans la rivière de Maya de l'affliction dans ce monde. Peu importe que l'homme ait inventé l'électricité et tout ce qu'il a pu réaliser. Ce dont il s'agit, c'est de son malaise. Si l'homme est agité malgré toutes les commodités modernes -- ou à cause de leur absence, alors quelle est la chose qui peut pacifier l'homme et lui donner la paix ? Car il en a besoin. Qu'est-ce que c'est ?

On nous a donné ce corps. On appelle aussi cela une 'grâce'. Et nous l'acceptons comme une réalisation prodigieuse. Nous avons ce souffle, et cette vie aussi. C'est aussi une grâce superbe. Nous concédons que c'est une grâce de tout premier ordre. Mais selon mon expérience, la plus grande des grâces, c'est lorsque quelqu'un nous montre le véritable chemin:

"Le Maître m'a accordé la lampe
Et il m'a révélé la vérité."

Est-ce que vous comprenez ? Lorsqu'il m'a donné la lampe, les ténèbres furent dispersées en un clin d'œil. Mon Professeur, mon Maître, m'a comblé de sa grâce illimitée. Sans cela, que serait-il arrivé à cette vie ? Où aurait-elle été ?  Dans quoi aurait-elle été engagée ?  Je vous parle des faits. Je ne sais pas où elle serait. Ni ce qu'elle aurait été. A quoi aurais-je pensé ? Qu'aurais-je écouté ?  Qu'est-ce que je comprendrais ? Comme ces chameaux qui tournent en rond autour des puits. Ils ont les yeux fermés, et ils tournent en rond. Le chameau doit se dire, "Oh, j'ai du couvrir une telle distance ! Qui sait où je peux être arrivé ! J'ai tant marché. Je ne sais, peut-être y a-il de l'herbe partout ! Parce que j'ai couvert une telle distance. Ca doit être très joli ici. Avant j'étais dans une sorte de désert. Maintenant que j'ai marché toute la journée, j'ai du atteindre un endroit merveilleux." Peut-être visualise-t-il tant de choses par l'œil de son mental. Mais lorsque ses yeux sont ouverts, que trouve-t-il ? Il se retrouve au même endroit. Il découvre qu'il n'est allé nulle part.

C'est aussi ce qui se passe pour l'homme. Il erre tout le temps dans son imagination et ses pensées. Peut-être se dit-il, "Où suis-je arrivé ?" C'est pareil pour moi. Je sais très bien qu'il est très facile d'être perdu dans ce monde. Mais quand mon Maître m'a donné cette Connaissance, je ne savais pas combien de grâce il m'avait accordé. Je n'avais vraiment pas réalisé de quelle grâce il m'avait comblé. Mais maintenant, à mesure que les jours passent, et que j'expérimente cette Connaissance, cette béatitude, je comprends dans mon cœur combien mon Maître m'a vraiment sauvé de ce monde illusoire. Je ne peux rien dire de plus. Il m'a véritablement sauvé, dans le vrai sens du terme. Combien de grâce m'a été accordée ! Parce qu'il suffit d'un rien pour se perdre dans le labyrinthe de ce monde.

Ce monde est tel que les ténèbres sont partout.

Et cette ténèbre dévore l'homme. Elle court après l'homme pour l'avaler. Et l'homme perd la raison. Il devient cruel. Il n'écoute pas son cœur. Il perd son intellect et il devient fou. Il devient incapable d'écouter l'appel de son cœur. Mais ce que mon Maître m'a transmis m'a permis d'aller à l'intérieur, dans cet endroit parfait. Maintenant je n'ai plus besoin d'aller au Ganges, parce que le Ganges est aussi en moi. Je n'ai pas besoin d'aller au temple, parce que ce véritable temple est en moi. Je n'ai pas besoin d'aller à l'église. Il m'a montré l'église qui est en moi, et une saga telle qu'elle accompagne sans cesse chacun de mes souffles. Il m'a donné une lampe et sa flamme, sa lumière atteint tous les recoins et disperse les ténèbres qui sont en moi. J'en serai reconnaissant toute ma vie, dans mon cœur, tant que je serai en vie.

Il y a quelques jours, j'étais à Dallas. La personne qui conduisait ma voiture m'a dit, "J'étais allé à Denver écouter votre discours. J'ai vraiment aimé. Mais il y a une chose particulière que vous avez mentionnée, et j'aimerais qu'elle devienne vraie dans ma vie." Je lui ai demandé, "De quoi s'agit-il ?" Il a dit, "Lorsque le dernier instant de ma vie arrivera, je ne veux pas sentir de repentir dans mon cœur à propos de ce que je n'ai pas fait dans ma vie. Je voudrais qu'il n'y ait qu'une seule pensée ..." Je donnais ce satsang à Denver. Je disais que lorsque viendra le dernier moment, quand je partirai de ce monde, j'aspire à ce qu'il y ait ces mots dans mon cœur: "Je te remercie vraiment, beaucoup." Et non pas -- 'Oh, il me reste encore ceci à faire ! Il fallait que je fasse ci et ca.' Car les gens préparent une longue liste, "Oh, il fallait que je fasse ceci, et cela aussi. Il restait ca à faire, ceci aurait du être fait. Je n'ai pas pu faire ceci et cela." Rien de tout ca. Ce sont des choses mondaines. Qu'il ne reste qu'un seul sentiment en moi, celui-ci: "Oh Seigneur, je te remercie beaucoup de m'avoir offert cette opportunité ! Combien de joie j'ai tiré de cette opportunité qui m'a été donnée. O mon Créateur, j'ai trouvé tant de bonheur ! O mon Maître, tu m'as accordé tant de grâce! De ta grâce, tu as illuminé la lampe de la Connaissance au milieu des ténèbres de ma vie, dans ce monde sombre qui est le mien. Grâce à elle j'ai pu voir, et j'ai pu tant expérimenter. Et tu as amené le printemps dans le jardin qui s'était dénudé, en y déversant l'eau de ton amour et de ton affection. Et tu l'as fait à jamais -- pas pour un jour ou deux. Tu l'as rendu vert pour toujours, avec un printemps éternel." C'est vraiment très intéressant de parler de tout ceci. Mais sera-t-il réellement possible de faire ceci ? Lorsque le dernier instant arrivera, qui sait comment nous partirons ?  Qui le sait ? Ce qu'une personne pense toute sa vie, c'est ce dont elle se souviendra au dernier moment de sa vie. Dites moi une chose, y a-t-il une personne dans ce monde qui pense qu'elle ne va pas mourir ?  C'est inévitable. C'est la réalité. Quoi qui soit vrai ou faux dans le monde que vous avez créé à votre intention, il est inévitable que si vous êtes nés, il vous faudra mourir un jour. Personne ne peut y échapper ou le retarder. Quand ce moment viendra-t-il ? Le Créateur a fait en sorte que personne ne puisse connaître cette donnée. Absolument personne !

 

Traduction en cours. Merci de votre patience.


Once a king called an astrologer. He asked him, "Well, when will I die?" The astrologer took out his horoscope and started calculating through it. Sometimes he would write one thing on a peace of paper and sometimes another. After doing all that he said, "Maharaji, you will die after 100 years. You have a long life!" The king thought-Oh, he seems to be talking nonsense. So, he asked, "Pandit Ji, where is your horoscope?" The horoscope was brought. Then he asked, "Pandit Ji, when will you be leaving this world?" Then Pandit Ji says, "Well, sire, there are still 40 or 50 years more. After that I will leave." Thereupon the king ordered, "Take out the sword and cut his neck at once, because he does not know. He tells me that I would live for so many years but he himself does not know for how long he would survive."

So I mean, people generally give such blessings 'have a long life!' Why should they have a long life? If they are getting joy in their lives then of course, it's okay to live a long life. Do you understand? If there is a prisoner confined in a jail and you give him this blessing, "May you remain in this jail throughout your life!" Is it good for him? Who can give him such a blessing? If somebody goes and gives him that sort of blessing that he may remain in his cell throughout his life, that prisoner probably spit at him and try to kick him. But just think for a moment, are we not prisoners? Those who have not got this Knowledge, what kind of freedom do they enjoy? Who is the freest of us all? Who is the freest in this world? First of all it has been said about the Master -"He is supremely free; none is above him." Absolutely free! But there is such a miracle in his freedom that whoever enters his realm of freedom also becomes free. And what type of freedom is that? The real freedom of inner self. Man is still imprisoned. And what does he do? He's just like even the bird in a cage.

There was a little bird which was confined in a small cage. Then the man brought it a bigger cage out of love and affection. He takes out the bird from that small cage and says, "Now, you just sit in this cage. See, how beautiful a cage I have brought for you! This is bigger than your previous one. The previous cage was made of wood but this one is made of gold. How nice a cage I have purchased for you!" But is there any freedom for that bird in that bigger cage? Because after all it is a cage. Whether it may be of gold or silver or studded with diamonds. It is only a whim of that man. But for that bird it does not matter in the least whether it is made of gold or that of silver or whatever material. But really when the Master by his grace opens the door of the heart and this heart like a bird becomes free. Then that bliss, it feels is called 'the real freedom.' Because when the heart is free, when the Knowledge is received and when it is understood that there is real freedom inside, then it becomes obvious that there is no freedom outside. Then man will realize the fact that there is such a place inside which has no boundaries. How can I be free outside? If I go outside from this inner place, I will still be in a cage. So there is no need to change cages. All this world is like a cage for me. There are so many cages. One of them may be small and the other one a bigger cage. One may be good and the other may be bad. But how big a place is there within me! Oh, there is a whole universe within me. That is what I say. There is a wonderful place within me.

La reconnaissance de notre 'véritable moi'

Actually there are two things in me. One of them is something which is ever-changing and perishable. And then there is this other one which never changes and is imperishable. While the former is temporary, the latter is permanent and constant. And when these two things are united, are wedded to each other, what is the outcome? This human being comes into existence. And then one day it will happen that which is permanent will remain permanent and that which is temporary, which is made of the soil, will ultimately mingle with it. So, there is one thing which is indestructible, not bound with the bonds of time and is always free. And then there is this thing which is bound in time, and made out of soil. Which did not exist before, exists now but will not exist in future. Definition? What is the definition of the temporary? A small definition. The thing which is perishable, has not a big definition. Neither it was, nor it will be. Though it exists now, it will not remain in future. Because it is destructible. And that which cannot be perished, what's its definition? That existed before, it exists now and will exist in future. That too is a small definition. Because it is never destroyed. So two things came and mixed together -- one which is permanent and everlasting and another which is not everlasting, which is temporary. And how ephemeral it is! And how to describe that which is permanent. It is constant and eternal. I mean, just two innately opposite things. And how amazing it is that these two things completely antithetic -- could mix together and man comes into being -- with this temporary thing. And what would happen? Just like you can dig gold with a spade but the spade can never become gold. Its worth will remain just the same. The more you use it, the more its value will be depreciated. But whatever you will dig with it, whatever gold you will dig out of your mine from it, whatever nectar you will bring out of your body with its help, that can provide the experience of that thing which is immortal. So what have you experienced? What did you understand?

Human beings. I know them very well. I have talked to lots of people in so many countries I have visited. I mean, not all of them, but the main countries of the world. I have had discussions with the people. They speak different languages. Now, some people think that because those people speak different languages, they will be speaking something different. Hey, you know, whatever language it may be, its meaning are the same: "Come here. Go there." Whether they speak it in Hindi or in English.

It makes no difference. The languages may be different, but does it mean that something different is being talked about? The purport is the same. "You are a rascal. You are a scoundrel. He is very good. He is lame. He is blind." Everywhere the same thing goes on -- "I am good, you are bad." Whether somebody is speaking in Japanese or in French, in Nepalese or Tamil, in Sanskrit or English, or in Hindi or Bihari, whatever language it may be, but its meaning is the same. They express the same thing -- "Bring food. Take away food. Give water. Take away water. Take the glass." They are expressing the same feeling but in different ways, in different languages -in the whole world. I don't know whether you people have ever thought about it or not, but people in the whole world talk the same thing in different ways and in different languages.

But I have found that a human being is not in a position to save himself. His condition is constantly deteriorating in such a way that he cannot save himself. Only when he gets the grace of the Master, he can be able to save himself. But it is possible only when he is ready to listen to him. Because the guide will only show the way, how you can save yourself. He will reveal the techniques to go inside so that you can experience, enjoy and understand that thing inside.

So, whatever it was and how it was done but I don't have the least doubt that my Master has showered his infinite grace upon me. He bestowed his grace when he gave me this Knowledge and my Master's ineffable grace is with me all the time -- every day and night. And if I accept that infinite grace within my heart and be worthy of his grace every moment of my life, then I know fully well that I can pass my life in an everlasting joy and bliss wherever I am.

Because the burden of this world is very heavy, very big. I mean, the burden of these problems can crush anyone, however great he may be. I mean, nobody can escape from it. The burden is bound to come. There is no one living who won't feel its weight on his shoulders -- the burden of day-to-day problems. So it is possible that people may feel and realize that there is a burden on their shoulders but there is such a place within inside where there is no burden, where I am really free. There is ecstasy, there is Knowledge, there is light and such a beautiful dawn that is beyond description.

So, dear gentlemen, that grace is also being bestowed upon you. Accept it with your open heart and remain worthy of this grace. Then you will have a storehouse of perpetual joy throughout your life!

Many poems have been written -- written by myself. Most of them were written in English, and I have got them translated in Hindi. So I wanted that you may also listen. You have already heard English songs. Now they were translated, but this translation is nice.

(Recited poems in Hindi)

Some necessary informations

So, now this Vaishakhi program is going to conclude today.

All of you will go back to your centers, your homes -- or whatever. But practice this Knowledge. Have faith. Have trust in the Master. Trust this Knowledge. Enjoy this life. Enjoy this Knowledge! Let those feelings fill up your heart, which may increase. your regard for the Master and the Knowledge. As regards the next program, if we get time in November -- I think it would be better here in November. Because the weather is nice at that time. And if I get time and the program is scheduled to be held, all of you shall be informed about it.

Yesterday, when some new people were coming to see me, one of them asked, "Please do reply to my letter." So, I was thinking about it today. I said, how could it be possible to give reply to the letter? When his letter would be received here, it would be forwarded to the place where I am at that time. And if I do not start upon my next journey till it reaches there, I may be able to receive it. Otherwise it would be again forwarded to my next halt. For instance, if I started from America and reached Australia. Somebody came to know that I was going to Australia, then the letter which was sent from India to America would be forwarded to Australia. By the time the letter reaches here (in India) from Australia, I will be leaving for the next place from here. And I will go to England. So the letter will be directed to England and will take its time to reach there. And so it cannot reach there in time. Even if it reaches there, I won't be there. I will leave for America. And by the time it reaches America, I may fly to South America. So, the letter will be following me and I will be proceeding farther and farther on my tour. But whenever I get a chance, I get time I try to reply to your letters. But you know, so many people write to me and their letters constantly follow me. You also know very well that it takes time to get them and attend to them. However, if you wish to write, you are welcome. SO, it does not matter, write to me and I will try my best to reply to your letters.

If I get time in the month of November, I would meet more aspirants. We had earmarked only five days for the aspirants this time. These five days passed so quickly that I was really amazed: It seems as if those five days were like a dream. I slept, woke up and those five days were gone! And now, we had a three day program. It seems as if today is the first day. As if the program has just started. But the program is now going to end. So if I get time in the month of November, I have decided that I would invite people in groups of ten or twenty thousands, so that premies may be able to understand the techniques again in Knowledge-reviews. So, we will have to conduct that program in groups of ten or twenty thousand people, and will have to envisage an effective procedure for it.

A matter of trust

Just see, it's a matter of faith. Really it is. Had anybody asked me, "How will you be able to give Knowledge to so many people?" I would have said, "That is correct." Because doubting people are very easily able to create stuff others with doubts. You know, there is this dung. Wherever you rub it, it will spread foul smell everywhere. If you rub it on the flower . . . That is its nature. I was explaining this fact to Mahatmaji one day. I said, well, things have their own distinct nature. For instance there is this rose. You take some rose petals in a certain quantity and also take some human faeces exactly in equal quantity and put them side by side in a room in a plate. Which of the two smells will be more excessive? Will it be that of rose or the other one?

Well, it's nature. Now what more can I say? It has been happening for centuries. You know? It is not of today. However beautiful and fragrant a flower may be, after weighing it, you put that thing (faeces) in the same quantity, keep them I together at one place. Then you won't feel the fragrance of the flower but the stench of the other thing.

Doubt also works like that. People were having doubts as to how it could happen. It is quite impossible. Will it happen? Will it not happen? There was so much apprehension and uncertainty. I also did not know the proper course to be adopted. Even then I did not hold any meeting. I did not sit and discuss how and what to do. I myself had to be convinced that if it was possible, it could be done. Once convinced that it can be done, then all necessary procedures came in line automatically. As has been said:

"When the perfect Master is there to take care of you, you have nothing to worry about.
All the powers of prosperity and success are ready to serve you and you are free from all bondages."

.... Mais si vous avez confiance en vous, si vous faites vraiment confiance au Maître qui est ici - le Maître Parfait - pour qu'il prenne soin de vous, et si vous avez vraiment confiance et foi dans votre cœur, alors vous n'avez absolument aucune raison d'avoir des soucis."

But if you have trust within you and really the Master is there -- the Perfect Master -- to take care of you, and if you actually have trust and faith in your heart then there is absolutely nothing to worry about. Now, if somebody comes and says: "Well, how can you explain this thing to all the people?" I would say, "I don't know." But when the time comes, all the solutions automatically come in line before you. And they will wait outside for hours together to enter inside -- all those solutions. And you will find better and better ones. So, it happens very comfortably. And it did. Now just think about it. The first day approximately 900 aspirants were present in the Knowledge session. I asked someone, "Well, how many aspirants are left?" I was told that there were about 1200 aspirants more. So I said, "Okay, I will give Knowledge to all of them." That meant that they would be given Knowledge in one session. But if somebody could have asked me the first day, 'Could you give Knowledge to more people at a time?' I would have said: "No, I find it difficult with all these 900 people sitting here." Because I had involved some instructors also in that session. That's why there was difficulty. Even today morning I was greatly disturbed and it bothered me the whole day. But what could I do? You require understanding which was lacking. But the Master is so merciful that he saves us. I am unable to describe about his mercy. Maharaji by his infinite grace always protects us otherwise who knows what may happen. Anyway, the next day the whole session was conducted very smoothly and beautifully.

Now, it has become quite clear to me that if there is an opportunity, I have the confidence to give this Knowledge to the whole world at a time -- if there are no mahatmas or instructors. And everything can be done very easily, very smoothly. A few months earlier, if anybody would have asked me whether I would do without the instructors, I would have said, "I don't know, whether it will be possible or not." But now there is not an iota of doubt left in me about its possibility. It is the amazing grace of Maharaji indeed that he put this thought in me, otherwise I would have been in the same dilemma. Because it has been in the system for such a long time that only instructors were expected to do everything. Only they could give Knowledge. I mean, it has been a very old tradition. But people do not attempt to move the handle (of the grinder) towards them -- to bring a change in the system. But the Master gave me such a prudence that I could bring about the desired change and was able to transform the whole system. And now this transformation has brought such a great joy to me, to the premies and to the aspirants which is beyond description.

So, if I have time, I will inform everyone of you. Blessings to all of you. Just enjoy yourself. Experience this Knowledge. Be in Agya (command). It's very essential. Have faith in Knowledge which has been given to you. Practice Knowledge and enjoy it. And when you get the opportunity next time, come with profound love and faith. Yesterday, a person was telling me that some people come here to get marriages arranged and some for similar other purposes. It means that there are people who can engage themselves in such unwarranted activities if they are allowed some laxity. After all it is an Ashram, and I wish to maintain it as an Ashram.

Future planning

There is service. We have to do a lot of it. The planning of this place is not an ordinary one. It is an ever growing process. I mean, the planning of this Ashram is so big, so vast that nobody knows from which point we have to start. That's why we sometimes do not visualize the whole picture. Because we have no idea from where we should start our projects. At this place, we will have to construct a big hall for the Knowledge session. These pandals have been erected this time. As it is the month of April, it had been very nice. Lots of people attended the program. But it gets very hot at midday. So we require such a big hall which can accommodate at least 2000-3000 people at a time.

Now look, it is what is called proper time. And it is a matter of trust. When I came here last time in April, I was telling Mahatmaji that yes, we will have to make a Knowledge-center here, so that the aspirants could receive Knowledge. Then he said, "Of course Maharaji, please give me the design immediately and I will get it constructed." So, I started to draw the design but it could not be done. I make designs of so many things but this one could not be done. Then I came back in the month of December and talked to him. He requested me to give him the design as soon as possible, and I said, "Mahatmaji, I find it difficult to complete the design so far. Therefore, you just wait and relax. Have patience. It would be constructed at a proper time." Now, I understand why it was not made. Because if the hall would have been constructed at that time, it would have been made only for 50 people. The last time I was here, the Knowledge was given in the groups of 25 or 50 people in each session. If that Knowledge-center would have been constructed, it could only accommodate not more than 50 persons. So, it would have been of no use to us. So, this is what is called 'trust'. This is what is called 'grace' that its design could not be made earlier. Look, somebody would say, "Oh, you could not even make the design. You have taken so much time." But why do you talk of time? It was really fortunate that we could not complete the design. Now, when we will construct the hall, it will be built for 2000 or 3000 people. Because 50 people can easily sit in the hall meant for 3000 people, but in a hall having the capacity for 50 people, 3000 people cannot be accommodated. So, we shall have to make a big hall in which people might sit comfortably in every sort of weather conditions -- whether it may be hot or cold, midday or evening time, and I may be able to give them Knowledge in a congenial atmosphere.

And we have to construct roads too. As you know, it becomes very dusty. SO, we have to do that. I was talking about that also. We don't require these metalled roads made of tar -these black ones. And why? Because they produce bad smell. And when there is summer season they cause more heat. So, we have to make such roads which can prevent dust and are nice in every respect. Now, there is a problem with us that we have to fetch these tents from all parts of India. Because there are these 'Karyakartas' (workers). What does it mean? This word is made of two syllables -'Karya' (work) and 'Karta' (doer). It does not signify that 'Karya samajh ke karta' (Does the work with awareness) or 'Karya badhiya karta' (Works nicely). But he is a 'Karyakarta' (Work-doer). It means - "He will do something." He is not concerned about what he has to do. But he must do something. There was a time, when these programs started for the first time and I came here. It was said, "Well, we will use tents." They used to discuss with each other -- "Oh, a time may come when we will have to erect so many tents, then how could it be possible to get so many of them?" But since that time has come now, we shall have to do something here. Because for how long shall we continue to utilize them? So, something will have to be done. But it is a slow process. And first of all we will have to make that place brick-built, which is mostly and constantly used.

Look, we are going to build a center in Australia very soon. We have purchased nearly 1300 acres of land. It is a very beautiful place indeed. There are hills, and big open grounds. I had gone there before coming here. It is really a nice place. So, can you imagine, what will be made there at first? I know what will be our priority? First of all, we will dig the foundation for the septic tank. After that, maybe somebody would think that a satsang hall will be built there. No. After that we will build these toilets. Because I will tell you. People generally don't understand about it. A person can take his food anywhere -even sitting under a tree. And a man can sleep anywhere -- under a tree or in a ditch in emergency. But the third thing he cannot do everywhere. So, we can make arrangements for tents for people to stay, and to take their food but that task . . . Well, if they come for satsang or service, to do some work or not to do any work, there is no problem. Because all these are periodical affairs. But that thing is a permanent feature. The satsang hall will be utilized only when people come to attend satsang. Knowledge-center will be used only when the aspirants come for receiving Knowledge. There will be a particular area stipulated for service, and it will be utilized only when people come to serve. But even if they come without any work assigned to them, that place, however, will be used constantly. So, first of all, we will construct these toilets, so that there may be no pollution and people can feel at ease. But it was not done here, that is why there is so much inconvenience. They remained temporary. But now they have to be made brick-built with plaster. Therefore, it requires lots of service to be done here.

And I had a talk with mahatmaji and he said, many people don't come for service. So, you just understand that it is a matter of time. If you are getting the time, the opportunity to serve then utilize it, otherwise a time may come when you won't get any chance to serve. So, whatever opportunity you have got to do service, don't let it go. Serve as much as you can. Because you will get such a joy in doing seva (service) which cannot be described. I mean, it's a profound joy. For a devotee satsang, service and practice of Knowledge are essential. You have got an opportunity to serve. Lots of things have to be done here, and they have to be done with love under proper direction. So, listen, understand and enjoy yourself.

Blessings to all the people.

In 'Life Force'
Volume 8, Issue 3 July - September, 1992
Printed and published by V.P. Sharma for the Divine United Organisation,
Shri Sant Yogashram, Shahurpur, Mehrauli, New-Delhi - 110 030
at M/s Repro Offset Printers, A-248, Okhla Indl. Area, Phase-I, New Delhi-20.
Editor - Shanker Lal Goel

Index des Origines Indiennes | Satsangs Récents en Inde